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03/05/2009

Un clone dans le désert

Est-ce bien raisonnable ?

 

Un clone dans le désert

par Catherine Morand, journaliste - Le Matin dimanche - le 3 mai 2009

 

Il y a une quinzaine de jours, le Centre de reproduction des camélidés de Dubaï annonçait fièrement avoir créé le premier dromadaire cloné, une femelle aussitôt baptisée Injaz, ce qui veut dire « réalisation » en arabe. Ce centre financé par l’émir de Dubaï ambitionne d’améliorer la production laitière et surtout la performance des dromadaires lors des courses, un sport très prisé dans la région. L’émir Cheick Mohamed Ibn Rached Al Maktoum possède d’ailleurs une des plus belles écuries de dromadaires de course au monde.

 

Cette « Dolly arabe », fruit de cinq ans de travail acharné, vient s’ajouter à la longue liste des clones de vaches, taureaux, cochons, souris, chats, chiens, lapins, fabriqués dans des laboratoires du monde entier. Le premier prototype, la fameuse brebis Dolly, créée en 1996, avait été euthanasiée six ans plus tard, pour cause de vieillissement prématuré. Cela n’a pas empêché les Etats-Unis, qui ont toujours une longueur d’avance lorsqu’il s’agit de gastronomie, d’autoriser en 2008 la consommation de viande et de lait de clones de bovins.

 

Clonées à tout va, reproduites à la chaîne, élevées industriellement, transformées en petites usines à viande, à lait, à œufs, et même génétiquement modifiées – la firme Monsanto a fait breveter des gènes de porc - nos amies les bêtes ne sont plus vraiment à la fête. Et nous non plus.

 

La nouvelle souche de la grippe porcine, ou plutôt A(H1N1), qui est un cocktail génétique de plusieurs souches de virus de grippe, semble trouver son origine du côté des élevages industriels mexicains et américains. Depuis l’installation d’une gigantesque ferme porcine appartenant à une filiale de Smithfield Foods, le numéro un mondial de la charcuterie, les habitants du village de La Gloria dans l’Etat mexicain de Veracruz souffrent de maladies respiratoires.

 

C’est là que le premier cas de cette grippe, celui d’un garçonnet de 4 ans, fut diagnostiqué le 2 avril dernier, dans un environnement qui représente une véritable bombe à retardement pour les épidémies mondiales : une région rurale pauvre, truffée d’élevages intensifs de porc et de volaille appartenant à des sociétés transnationales, qui s’autorisent des comportements sanctionnées ailleurs.

 

Après l’encéphalite spongiforme bovine ou maladie de la vache folle, la grippe aviaire, la tremblante du mouton, et maintenant la grippe A(H1N1), peut-être serait-il raisonnable de renoncer à abandonner notre alimentation - et nos amies les bêtes - entre les mains d’apprentis sorciers totalement irresponsables.

 

15/03/2009

Gratte-ciel, les USA sont "out"

Est-ce bien raisonnable ?

 

Gratte-ciel, les USA sont « out »

 

Par Catherine Morand, journaliste - le  8 mars 2009 - Le Matin Dimanche

 

Dans la course aux gratte-ciel, les Etats-Unis sont désormais hors jeu. Hier, c’était New York et Chicago qui se lançaient des défis en construisant des buildings toujours plus hauts. Aujourd’hui, c’est Shanghai, Dubaï, Singapour qui rivalisent d’audace pour faire sortir de terre les tours les plus folles et défier le ciel.

 

Au hit-parade des plus hautes tours du monde, les Etats-Unis et bien entendu l’Europe sont quasiment inexistants. La première place est occupée par le Burj Dubaï qui n’est pas encore achevé, mais dépasse déjà les 800 mètres de hauteur, suivi par le Taipei 101 à Taiwan avec ses 508 mètres, mât compris. En troisième position figure le World Financial Center de Shanghaï, qui dresse ses 492 mètres dans le quartier de Pudong, le Wall Street chinois.

 

A titre de comparaison, l’Empire State Building, le plus grand gratte-ciel de New York depuis l’effondrement des tours jumelles du World Trade Center, ne mesure « que » 381 mètres. Et il date des années 30…

 

Comme si cela ne suffisait pas, l’été dernier, les New-Yorkais ont ressenti comme une humiliation le rachat par des fonds étrangers de trois gratte-ciel historiques parmi les plus mythiques de Manhattan : les immeubles Flatiron, Chrysler et General Motors. Tout un symbole, à l’heure où les deux constructeurs automobiles sont au bord de l’asphyxie.

 

Emblème de puissance et de foi en l’avenir, un gratte-ciel est très lié à l’environnement économique de la ville ou du pays qui en pilote la construction. D’où l’émergence des plus hauts buildings, aux architectures les plus audacieuses, dans des régions en plein boom.

 

C’est le cas de Shanghai, qui croule sous le poids de son millier de tours de plus de 100 mètres. De Kuala Lumpur, véritable forêt de gratte-ciel, ou encore de Doha, Abu Dhabi et surtout Dubaï, où fleurissent des chantiers spectaculaires.

 

Les projets les plus fous, telle la tour Nakheel de plus d’un kilomètre annoncée à Dubaï, sont toutefois gelés pour l’instant, en raison de la crise financière. Des milliers d’immigrés travaillant dans le secteur de la construction dans la région ont d’ores et déjà été licenciés.

 

La crise financière et économique qui ravage les Etats-Unis va également avoir des répercussions sur la reconstruction de Ground Zero et de la Freedom Tower, qui est toujours au point mort. L’Amérique est aujourd’hui à terre et mettra du temps à se relever. A l’image de ses tours les plus hautes, qui ne parviennent toujours pas à renaître et à sortir de terre, sept ans et demi après leur destruction un certain 11 septembre 2001.